Mon Véhicule s’interroge sur la démission des Européens

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Toujours très mesuré, Ahmed Hadj Abderrahmane, Directeur Général de Mon Véhicule Auto Parts, voit s’intégrer durablement dans l’environnement de la pièce, des opérateurs chinois proposant qualité et disponibilité, quand nombre d’européens déçoivent dangereusement.

Comme beaucoup de ses confrères importateurs de pièces, Ahmed Hadj Abderrahmane, le patron de Mon Véhicule n’a pas fermé ses portes pendant la crise sanitaire, suivant les consignes gouvernementales de livrer coûte que coûte les pièces détachées automobiles, afin que les véhicules ne soient pas bloqués. Pour cela, il a mis en place tous les dispositifs nécessaires à la protection de ses clients et de ses employés de manière à pouvoir livrer les clients ouverts. Comme beaucoup, également, il a accusé une perte de chiffre d’affaires quand ses clients étaient fermés, une perte mécanique, mais qui ne remet pas en cause la santé de l’entreprise. Mon Véhicule est aussi resté ouvert pour recevoir les livraisons de pièces qui arrivaient avec retard, retards dus aux fermetures de certains services administratifs ou portuaires. La situation redevient sinon normale, tout au moins plus sereine et le mois de septembre s’annonce comme un bon mois, le premier depuis la crise. Il s’étonne, toutefois, du manque de réactivité des européens peu disponibles, peu joignables, y compris depuis août…

Metzger arrive, GSP se déploie

Ce n’est pas parce que la conjoncture est mauvaise qu’il faut baisser les bras, c’est sans doute ce qui motive Ahmed Hadj Abderrahmane, qui vient d’intégrer le fournisseur allemand Metzger, un agrégateur de marques et de produits, qui vient compléter les gammes déjà profondes du portfolio de Mon Véhicule Auto Parts. Ce qui apparaît le plus intéressant, c’est la montée en puissance du chinois GSP que distribue Mon Véhicule, et qui semble réussir son implantation sur le marché algérien, comme nous l’explique Ahmed Hadj Abderrahmane : « Depuis quatre ou cinq ans, je distribue les produits de la marque chinoise GSP et je n’ai jamais eu de retour en garantie. Ce sont des bons produits qui ont su gagner la clientèle, un vrai challenge, car il faut savoir qu’il est particulièrement difficile de promouvoir et de développer une marque chinoise. Elle est tout de suite cataloguée comme de piètre qualité. Comme pour toutes choses, il y a les bons et les autres. J’ai beaucoup travaillé pour mettre en place cette marque, mais c’est le fait que les garagistes soient satisfaits de la qualité, du prix et de la disponibilité qui a fait la différence. Sur ce dernier point, la disponibilité, je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe au niveau européen. Sur certaines pièces, j’ai 6 à 8 mois de retard en approvisionnement (avec certains équipementiers ou regroupeurs) lorsque cela vient de l’autre côté de la méditerranée, alors que GSP arrive à me livrer avec régularité tous les trois mois sans problème. J’ai du choix avec GSP et je ne dis jamais non à mes clients, c’est précieux. Les fournisseurs européens devraient prendre conscience de cette situation et se rendre compte que les chinois s’emparent de plus en plus de parts de marché et pas seulement dans le low cost. C’est sur le terrain de la qualité et de la disponibilité qu’ils progressent. Et on a l’impression que personne ne s’en rend compte en Europe. »

Et Ahmed Hadj Abderrahmane s’insurge !

« Ce qui m’affole le plus, dans les relations avec les fournisseurs européens depuis deux ans, c’est que j’ai l’impression qu’ils ne considèrent pas l’Algérie comme un marché intéressant, ni même l’Afrique. Lorsque je discute avec eux, je vois qu’ils ne se rendent pas compte du travail que je fournis pour asseoir les marques, pour les construire sur le marché, pour fidéliser mes clients à leurs marques. C’est nous qui défendons leurs couleurs, mais cela ne génère rien de plus de leurs parts. C’est très inquiétant pour eux. Lorsque la disponibilité n’est pas au rendez-vous, d’autres prennent leur place. Comme je commercialise une marque chinoise, je suis, bien sûr, sollicité par d’autres opérateurs chinois et ils viennent de plus en plus nombreux et de mieux en mieux armés pour pénétrer le marché. A cela, il faut ajouter que la baisse du dinar accroît la cherté des produits européens et rend plus attractive encore l’offre chinoise. Comme je le répète, c’est sur la pièce de qualité qu’il faut s’inquiéter. Si les grandes marques européennes n’assurent pas, comme nous le voyons en ce moment – Ils invoquent la crise du Coronavirus, mais est-ce la seule raison ? – ils se feront sortir du marché. Il faut qu’ils se reprennent. Nous représentons un grand marché, qu’ils s’en convainquent au risque de voir même les Indiens les dépasser. Nous les voyons arriver avec de nouveaux produits, encore moins chers que les chinois, qui ont un peu augmenté leurs produits, parce qu’ils ont misé davantage dans la qualité. Les marques premium devenant trop chères et le service ne faisant pas toujours la différence, le marché va changer. La politique tarifaire des marques premium va devoir être réévaluée de manière urgente et intelligente. » A bon entendeur…

Hervé Daigueperce

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.algerie-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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