Avec deux stands en vis-à-vis, des démos et des équipements sur chaque m², des couleurs vives striées d’éclats de feu et d’argent des outils, U.T.A. Equipements forçait l’admiration des visiteurs qui, tels les papillons de nuit attirés par la lumière, se sont précipités sur cette expo rayonnante. Récit avec le concours de son metteur en scène et directeur général Amir Aissa Badaoui, accompagnée de sa nouvelle collaboratrice de haut niveau, Madame Badaoui.
« Beaucoup de monde vient sur le stand pour toucher les matériels, les outils. Comme nous avons exposé le plus de matériels possibles entre les deux stands, nous accueillons des visiteurs sans discontinuer depuis que le salon a ouvert ses portes » nous confie Amir Aissa Badaoui, entre deux appels téléphoniques de ses collaborateurs, l’invitant à les rejoindre parce que les clients souhaitent le saluer. L’esprit familial de la maison s’est, en effet, invité sur les stands d’UTA où l’on a l’impression d’une réception privée ! Pourtant, c’est du site Internet que nous parlera Amir Aissa Badaoui, la véritable innovation de l’entreprise à côté de celles des fournisseurs. « Nous recevons beaucoup de monde, des visiteurs de toutes natures, nos clients habituels, des prospects, des concessionnaires – très nombreux – et aussi des fabricants qui ont besoin d’équipements très variés. J’en profite pour leur parler du site internet qui comprend 26 000 références. L’ère du digital est entré chez nous en force et j’en suis très heureux, il s’accompagne d’une présence accrue sur les réseaux sociaux dont on reparlera tout à l’heure avec d’autres grandes nouvelles. En attendant, nos clients apprécient beaucoup de pouvoir commander par Internet leurs outils et équipements, de pouvoir nous contacter par ce biais et de choisir tranquillement sur leur tablette ou leur téléphone, ce dont ils ont besoin, en passant juste par l’application ! Nous faisons en sorte que le site soit toujours renseigné et à jour. Pour des produits très chers ou à multiples options, les clients peuvent également demander un devis ou télécharger les catalogues produits de chaque société que nous représentons. Cela leur permet de commander en toute connaissance de cause et sans se prendre la tête car l’accès est très facile. On peut entrer par les marques, par les catégories, par les produits… tout est accessible facilement. »
L’influenceuse au sein de l’équipe : une démarche atypique !
Revenant sur la digitalisation du catalogue et ses fonctionnalités, Madame Badaoui, sœur du dirigeant d’U.T.A. et appelée à prendre des fonctions importantes dans le groupe, s’est attachée à la transition digitale de l’entreprise. Elle commente pour nous les mois passés à cette évolution « star » : « Depuis septembre dernier, je me suis consacrée à apporter la touche 2.0 que souhaitait mon frère, toujours partisan de la modernité. Nous avons travaillé à entrer tous les prix U.T.A. dans le catalogue pour que les clients y aient accès immédiatement. Pour moi, cela a été l’occasion de connaître tous les prix et les produits de la maison. Puis, nous avons passé un cap en mettant en scène une influenceuse en la personne d’une mécanicienne de formation. » L’idée est très innovante et surtout devient le socle à de très nombreuses applications. En effet, la mécanicienne qui est employée au sein d’U.T.A. non seulement présente les produits, en explique les fonctionnements, les usages, les applications, et aussi fait gagner des prix, comme un scanner à 800 000 dinars et bien d’autres outils ou équipements. « La mécanicienne influenceuse, reprend Madame Badaoui, travaille dans la société, dispose de 40 000 abonnés qui la suivent de près. Elle va nous apporter un plus important, parce qu’elle sait de quoi elle parle, et utilise le même vocabulaire que les clients. Nos commerciaux sont très compétents, mais ils ne maîtrisent pas toute la technique, alors que notre mécanicienne s’appuie sur ses connaissances et ses découvertes produits pour en faire le fond des vidéos. Je vais d’ailleurs lui céder la place dans ce domaine pour la mettre en avant et pour sortir de la publicité directe. » Amir Aissa Badaoui complète : « La publicité directe ne fonctionne plus, il faut s’attacher à trouver de nouvelles formes de communication, créer de nouveaux concepts tout en gardant notre ADN. Se servir du média « influenceur » mais en direct de l’entreprise. C’est le produit qui est mis en avant, ce qu’il offre en perspectives d’amélioration du travail. C’est pourquoi, nous allons lui construire un atelier d’où elle pourra effectuer ses vidéos de présentation technique, de démonstrations produits, de mise en mains des outils, des précautions à prendre, etc. Donc créer des capsules sur un atelier en tôlerie et mécanique. Nous allons, par la suite, effectuer des opérations portes-ouvertes pour que les clients voient les produits en démonstration. Du côté des ADAS, c’est indispensable. Et les clients qui appelleront lors des vidéos bénéficieront de remises exceptionnelles. Nous voulons véritablement renforcer le lien avec notre clientèle, échanger plus facilement tout en lui apportant une possibilité de recherche préalable en toute tranquillité. L’association des deux approches concourt à une demande plus précise et donc à une réponse adaptée au meilleur prix. »
Saisir l’opportunité : un devoir !
En dehors de l’imagination très riche d’Amir Aissa Badaoui en termes de relations clients, il ne faut pas oublier sa grande capacité à saisir les opportunités du marché dès qu’elles se présentent et en s’y préparant professionnellement. C’est ainsi qu’il a adapté l’offre aux concessionnaires qui reprennent des ateliers après-vente, dès qu’ils obtiennent l’autorisation d’importer les véhicules. De la même façon, c’est UTA qui a équipé le garage d’Automotive Academy (Nexus Algérie) et qu’il s’est employé à faire faire des formations sur le débosselage ! « Nous connaissons le risque que suppose l’irruption des produits asiatiques sur notre marché, mais nous n’essayons pas de les concurrencer sur les tarifs, parce que les produits n’étant pas les mêmes, les prix sont forcément différents. Comme nous ne voulons en aucun cas faire de compromis sur la qualité, nous nous battons sur un autre terrain, celui de la qualité de produits et des services. La formation entre dans ce domaine. Quant aux achats, ils doivent être toujours être accomplis avec une rigueur encore plus forte depuis que la concurrence s’intensifie. C’est pourquoi, ma sœur, déjà bien en phase avec le fonctionnement de la société, va s’occuper des achats. Elle intègre la partie importation parce qu’il est important d’avoir des personnes dédiées aux achats. Gagner c’est d’abord savoir acheter, ce n’est pas vendre ! En achetant à moindre coût des produits de qualité, on devient plus compétitifs sur le marché. Cependant, il faut bien connaître les produits, c’est pourquoi, j’ai demandé à ma sœur de commencer par le digital et le catalogue produits pour qu’elle s’imprègne de l’esprit de la maison et qu’elle acquiert une bonne connaissance des produits, des mécanismes d’achat, de la structure de la société avant de rejoindre les achats. Et lorsqu’on sait bien acheter, on peut même vendre aux asiatiques. C’est nous qui avons équipé les ateliers de Chery en Algérie. Le travail paie ! »
Hervé Daigueperce