Georges Mourad, responsable Moyen-Orient et Afrique de Mahle

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Leader de la pièce moteur en Algérie et au Royaume du Maroc, Mahle intervient tant en VL qu’en PL. Cela tombe bien, la restriction d’importation de véhicules pourrait bien encore booster la présence de l’équipementier allemand au Maghreb.

Quelles pièces sont-elles vendues sur le marché algérien ?

En premier lieu, nous sommes leaders sur ce marché en pièces moteurs pour les véhicules légers, poids lourds et les véhicules agricoles. Globalement, en Algérie, le chiffre d’affaires en pièces moteur reste prédominant bien que ces dernières années nous ayons augmenté considérablement le consommable tel que le filtre, les thermostats et turbos, en poids lourd principalement, pour les nouvelles applications. Cibles que nous visons avant tout en tant qu’équipementier premium.

Est-il facile d’y vendre de la pièce moteur ?

Nous sommes présents sur ce marché, en direct, depuis des décennies ce qui permet à Mahle d’asseoir sa présence et sa notoriété, d’autant que nous avons été l’un des pionniers dans la distribution au Maghreb et surtout en Algérie.

La demande en pièces moteurs reste forte sur le marché algérien en raison, notamment, de l’ancienneté du parc poids lourd et des véhicules légers ; même si ce dernier a été considérablement rajeuni entre 2011 et 2014 avec une prédominance des marques françaises toujours d’actualité. Cependant, suite aux restrictions et quotas d’importations de véhicules, seulement 100 000 véhicules ont été vendus en 2016, et 50 000 sont prévus en 2017. Cela peut s’avérer une opportunité pour la rechange.

Quelles sont les grandes différences, sur ces pièces, entre le marché algérien et le marché marocain ?

Les importations de pièces d’occasion ne sont pas autorisées en Algérie. Néanmoins, l’Etat a décidé, à la fin du mois de septembre 2016, d’autoriser de nouveau l’importation de véhicules d’occasion, interdite depuis 2005.

Mais depuis le 4 octobre 2016, après avoir interdit l’importation de la pièce détachée contrefaite de véhicule sur instruction du Premier Ministre, l’Etat veut sévir davantage en durcissant la loi contre les importateurs de pièces de rechange d’occasion.

En plus de la confiscation de la marchandise importée (pièce détachée, parties et accessoires de véhicules, d’engins pour usage commercial), le code douanier prévoit des peines d’emprisonnement. Ainsi, après avoir procédé à la fermeture de plusieurs marchés de véhicules d’occasion, l’Etat s’attaque à la pièce de rechange d’occasion provenant de la « casse » souvent importées par des particuliers pour un usage privé, mais qui se retrouve finalement dans les différents quartiers – à l’est du pays – dédiés à la revente de la pièce de casse notamment.                 

L’échange standard du moteur fonctionne-t-il
en Algérie ?

Non, cela ne fonctionne pas en Algérie car l’importation de moteurs y est interdite !

Comment les pièces moteurs y sont-elles vendues ?
Par qui ?

Nous ne livrons en Algérie qu’en containers complets (20′ et/ou 40′) et vendons à des importateurs /grossistes.

Quelles sont les vraies contraintes liées aux interventions sur les pièces moteur ? Les ateliers peuvent ils y répondre ?

Une pièce détachée automobile est un élément essentiel dans la sécurité de l’automobiliste et celle du réparateur. La durée de vie des véhicules s’allongeant, la nécessité d’un entretien régulier et d’interventions de rechange est devenue une évidence, les deux marchés coexistant, parc ancien d’un côté et véhicules sophistiqués de l’autre.  La marge de progression en Algérie reste somme toute assez importante. En effet, Speedy y a seulement 2 ou 3 ateliers et la réparation reste globalement très succincte.

Quelles pièces les garagistes ne changent-ils pas alors qu’ils le devraient ?

En premier lieu, les filtres, notamment dans le cadre du remplacement d’un turbo et des thermostats, même si cela rentre de plus en plus dans les mœurs en Algérie. Les périodicités d’entretiens sont loin d’être respectées. Certaines pièces moteur sont également un peu oubliées. Compte tenu du faible pouvoir d’achat, les garagistes changent principalement les segments, chemises, parfois coussinets et joints, mais réparent rarement un moteur complet.

Les garagistes algériens sont-ils en mesure aujourd’hui de suivre techniquement les évolutions des moteurs ?

Dotés d’un appareil de diagnostic, les garages exigent désormais un savoir faire. Le mécano revient au centre des préoccupations de tout responsable d’entreprise un peu lucide, maintenant que cet instrument, bien utilisé, se veut plus vendeur et générateur de trafic que la vente de certains véhicules, surtout quand le produit devient plus rare. Il faudrait néanmoins pouvoir arriver à répondre à un besoin croissant en formation des ateliers algériens qualifiés sur le territoire. Le manque de ressources humaines reste également un problème crucial pour le pays.

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Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.algerie-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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