Des machines et des hommes

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35 journalistes internationaux se sont donné rendez-vous, au mois de décembre dernier, dans l’usine de Chazelles-sur-Lyon, véritable symbole de l’industrie automobile française. Aujourd’hui sous la coupe de Federal-Mogul, l’usine abrite la fabrication des bougies d’allumage Champion. Visite guidée.

Située à une cinquantaine de kilomètres de Lyon, en France, la petite ville de Chazelles-sur-Lyon abrite plus d’un siècle d’héritage industriel. Excusez du peu ! L’usine de bougies d’allumage qui y est implantée appartient aujourd’hui à l’équipementier américain Federal-Mogul et vient compléter la liste des 120 sites de production du groupe, répartis dans le monde entier.

Mais l’histoire de cette usine ne date pas de 2012, année qui a marqué son rachat par Federal-Mogul. A Chazelles-sur-Lyon, tout a commencé en 1898 avec la production des premières bougies de marque Eyquem destinées aux constructeurs automobile français. L’usine connaît ensuite plusieurs activités sous plusieurs chapelles, dont celle de Beru, entre 2003 et 2008, ou encore de Borg Warner, jusqu’au rachat, en 2012, par le géant américain.

« Et son histoire continue à se dérouler encore plus actuellement »,
soutient Massimiliano Milani, Business Manager EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique), soulignant ainsi l’évolution actuelle et à venir de cette usine, patrimoine incontesté et mémoire de l’industrie automobile française.

Précieux métaux

L’histoire de Champion, elle aussi marquée par un lourd héritage, n’est pas récente. Elle remonte à 1907. Alors auréolée d’un véritable leadership industriel, la marque Champion fournit alors des bougies d’allumage en première monte sur la célèbre Ford T. S’ensuivront des moyens de locomotion tout aussi célèbres, depuis le Concorde jusqu’au TGV. Et si Champion a su séduire les plus grands, c’est sans doute grâce à la qualité incontestable de ses produits. Ainsi la marque est-elle à l’origine des bougies à double platinium, une révolution quand on sait que la qualité et la noblesse des métaux permettent une meilleure combustion et production d’énergie. Pour Sandro Pino, ingénieur manager du laboratoire de Federal-Mogul Europe : « Les bougies Champion procurent jusqu’à 45 kv, ce qui est l’une des meilleures performances à l’heure actuelle. Mais elle pourrait être bien meilleure encore grâce aux derniers développements consentis sur les procédés et les matériaux, notamment l’iridium et d’autres métaux à venir, comme, peut-être, le plasma ». Et les exigences des constructeurs, notamment sur les nouveaux moteurs en downsizing, ultra performants, incitent plus que jamais les équipementiers à développer et améliorer leurs processus de fabrication. La bougie, bien sûr, ne fait donc pas exception à la règle.

L’automatisation, facteur de perfection et de croissance

En effet, l’usinage des bougies d’allumage n’est pas un procédé simple. L’assemblage des 12 composants que contient une bougie n’est que la partie finale de tout le procédé de fabrication. Or, chacun des douze composants d’une bougie Champion est produit sur le site de Chazelles-sur-Lyon, grâce aux investissements réalisés par Federal-Mogul afin d’automatiser l’ensemble de la chaîne de production.

Une production qui débute par la fabrication des étuis en céramique, appelés « isolants », précuits dans des fours à 1 900 °C. Des étuis de différentes gammes et références, marqués un à un afin d’éviter les amalgames. Vient ensuite l’atelier métallique, suite logique de la chaîne, dans lequel sont fabriqués tous les composants de la bougie à base de métal : vis, électrodes centrales, électrodes de masse, etc. Plus de 1 200 références sont ainsi usinées grâce à des machines robotisées et autres bras articulés.

En ouvrant les portes de son usine de Chazelles-sur-Lyon, Federal-Mogul met en lumière la mécanique de précision de sa chaîne de production. Une mécanique d’autant mieux huilée grâce aux nouvelles acquisitions qui permettent de produire toutes les pièces en même temps, sans risque d’erreur, pour répondre à une demande mondiale de quantité et de qualité sur deux marchés parallèles, celui de l’OE et celui de l’Aftermarket. A Chazelles, tout est assisté par ordinateurs. Ce n’est qu’au bout de la chaîne, sur les lignes d’emballage et de contrôle, que nous avons constaté un nombre plus important d’hommes, au détriment des machines. A fin 2016, l’usine employait 340 personnes… mais les tâches difficiles ou plus compliquées sont désormais l’apanage des machines, plus rapides et plus à même de répondre à une demande mondiale croissante. Et les faits sont là : dans les bonnes journées, 180 000 bougies sortent chaque jour des chaînes de production de Chazelles-sur-Lyon.

   Karima Alilatene

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.algerie-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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