Le bureau d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group, a dernièrement dévoilé l’issue de l’étude qu’il a effectuée sur le marché algérien de l’industrie automobile.
L’analyse a également zoomé sur le marché de la rechange et de la sous-traitance dans le domaine. Traditionnellement importateur de véhicules, l’Algérie s’oriente vers la fabrication. Le but étant de devenir à moyen et long terme, une plateforme de construction automobile et un hub qui dessert les pays du continent noir. Le français PSA Peugeot Citroën, l’italien Iveco et l’allemand Volkswagen, l’iranien Saipa, le chinois Jac, Hyundai camions, Nissan, Fiat – et bien d’autres dans le domaine de la sous-traitance – seront engagés dans des usines d’assemblage au cours des deux prochaines années. L’étude du bureau d’intelligence économique et de conseil, «Oxford Business Group», note l’intérêt du gouvernement algérien pour une industrie locale. Il souligne la détermination des décideurs algériens quant à «soutenir l’investissement de même qu’à développer les capacités de production locales» dans l’objectif de «freiner les dépenses d’importation. L’analyse, est aussi partagée par les investisseurs, qui y trouvent une bonne alternative pour pallier la baisse des ventes sur le vieux continent». On peut lire, dans la même étude, que le marché algérien de l’automobile est le deuxième plus grand en Afrique.
Ce dernier a connu une forte croissance au cours des cinq dernières années. Une tendance qui sans doute va se poursuivre jusqu’en l’an 2020.
Le rôle de l’Algérie comme porte de l’Afrique
L’analyse d’OBG indique que l’Algérie, porte de l‘Afrique, offre aux constructeurs beaucoup de visibilité sur le continent tout en lorgnant du côté du Moyen Orient. PSA Peugeot Citroën bâtira son usine au nord-ouest du pays, là où le constructeur français Renault a ouvert la première usine de construction d’automobiles de l’Algérie, en novembre 2014. La nouvelle usine PSA Peugeot Citroën devrait produire la Citroën C-Elysée, la Peugeot 301 et la Peugeot 208, en plus d’un pickup. Quant à Iveco, ce dernier prévoit de construire une usine d’assemblage de camions dans la zone industrielle située à Bouira. Elle devrait être opérationnelle, en novembre 2016. D’un montant estimé à 35 millions d’euros, l’usine, produira 1 500 véhicules par an et pourrait atteindre 8 000 véhicules par an à horizon 2024. L’usine, de Volkswagen, dont le projet a été évalué à 170 millions d’euros, aura une capacité de montage allant jusqu’à 100.000 véhicules par an. Se référant à des propos du ministre de l’Industrie et des Mines, le document évoque d’autres accords en cours de négociations, notamment avec des iraniens, Nissan et Hyundai.
La sous-traitance au menu
OBG souligne, en parallèle, le développement d’autres segments, gravitant autour de l’activité principale, notamment la fabrication de pneus et de pièces détachées. Début 2016, Mercedes a annoncé son projet de construction d’un centre de production des pièces de rechange dans le sud du pays. De son côté, Renault conduit actuellement des études de faisabilité pour la construction d’une usine de production de pièces de rechange à Constantine, au nord-est de l’Algérie, note OBG. Ainsi, Renault Algérie vise un taux d’intégration locale de 16 % à 42 % en 2019 grâce à la sous-traitance de pièces (rembourrage, câblage et les fenêtres grilles).
Nabil Meghiref
