Abdelaziz Djoudi, Président directeur général de l’ENPEC répond aux questions d’Algérie Rechange

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ENPEC, un géant public à toute épreuve

Fabricants, assembleurs et importateurs se partagent le marché de la batterie de rechange en Algérie, un marché estimé à 2. 500 000 unités par an, selon une dernière étude datant de 2016. La compétition sur le marché de la batterie est féroce et d’énormes enjeux départagent les acteurs qui l’animent. Dans ce fabuleux marché algérien de la rechange, la batterie est considérée comme très importante au regard du parc automobile estimé à huit millions de véhicules en circulation, auquel s’ajoutent des perspectives de mise en place d’une industrie automobile estimée autour de 350 000 véhicules à horizon 2020. La batterie sera, bien sûr, ce composant à intégrer, mais à condition que les fabricants se mettent à produire des batteries sans entretien. La bataille s’annonce en faveur d’’Enpec, qui semble avoir pris les devants, par rapport à la dizaine d’acteurs du marché de la batterie. Pour en savoir plus, nous avons contacté Abdelaziz Djoudi, président directeur général, depuis 8 ans, pour nous éclairer sur les dernières évolutions du marché de la rechange et de ses perspectives industrielles pour la première monte. Suivons-le :

Algérie Rechange :
Pourriez–vous, en premier lieu, nous faire un bref historique de votre entreprise ?

Il y a lieu de signaler, d’emblée, qu’Enpec est pionnière dans la fabrication des batteries. C’est une entreprise publique qui date d’avant-guerre, fondée avec une unité, mais qui compte aujourd’hui cinq unités de fabrication d’accumulateurs de démarrage (batteries), de plomb de seconde fusion et des produits électrolytiques. Enpec a su axer son développement sur ses investissements dans de nouvelles unités réparties selon une large couverture géographique à savoir, Centre Est et Sud-Ouest. La plus vielle de nos unités, qui est un patrimoine de plus de 50 ans, a été inaugurée en 1973 par feu le Président Houari Boumédiène. Cette unité produit des batteries sèches et connaîtra de nouvelles évolutions dans un futur proche. Notre plus grand complexe est celui de Sétif, où nous fabriquons des batteries sèche et humide, du plomb de seconde fusion et les électrolytes (acide, glaceol et l’eau déminéralisée). Sur notre site de Sougueur, à Tiaret, nous produisons des batteries humides. Nous avons des  capacités en production à fournir aussi bien le marché de la rechange que de la première monte, c’est ce qui fait que nous maintenons notre position de leader et référent du marché.

Justement, quelles sont actuellement vos capacités chiffrées pour chacune des unités?

Tout d’abord, il faut savoir que le marché absorbe, selon une étude que nous avons effectuée, en 2016, un peu plus de 2,5 millions d’unités par an. Nos capacités de production sont de plus de 700 000 unités annuellement. L’unité de Sétif a une capacité de production de 380 000 unités. L’unité d’Alger dispose d’une capacité optimale de 120 000 unités et le double à l’usine de Tiaret. L’unité de Sétif recycle 700 T/an de plomb de seconde fusion et produit 9,6 millions de litres d’électrolyte. Malgré la cohabitation avec plusieurs acteurs, Enpec reste un leader de la batterie et a su au fil des ans se développer pour

répondre au besoin de la taille croissante du marché. Des investissements en amont et aval ont été consentis pour préserver son leadership en augmentant ses capacités de production, en modernisant ses procédés de fabrication, et par la diversification de ses produits, de ses gammes et surtout par l’apport de son capital humain. Aujourd’hui Enpec compte 600 employés !

En croisant les différents chiffres déclarés, il s’avère que les capacités de production nationale dépasseraient largement celles d’absorption du marché, qu’en pensez-vous en votre qualité d’acteur historique dominant de ce marché ?

En toute franchise, peut-être que certaines déclarations sont erronées, mais selon les dernière données en ma possession, les capacités de productions seraient de 3,6 millions, tandis que toute la production nationale enregistrée serait de 1,4 million de batteries /an. Le reste, à savoir 46 %, serait couvert par l’importation. Le calcul est vite fait… Aussi, je pense qu’on doit être plus précis dans ce que nous avançons comme chiffres, il faut aussi faire la part des choses, entre producteurs et assembleurs. Il y a seulement 4 acteurs qui effectuent l’intégration, les six autres font de l’assemblage de batteries.

Justement qu’en est–il pour vous ?

Nous sommes déjà dans l’intégration, et ce depuis quelques années, c’est ce qui nous a permis la parfaite maîtrise des coûts et fait de nous un acteur référent sur le prix de vente de la batterie sur le marché en Algérie. L’intégration représente 80 % du coût de la batterie. Nous parvenons à recycler pour 12 000 tonnes /an et 90 000 tonnes à neuf. Enpec est à l’écoute des évolutions du marché, nous accordons nos violons au gré du celui-ci.

Pourrait-on savoir un peu plus ce projet ?

Actuellement nous sommes en discussion avec un partenaire étranger pour créer une co-entreprise pour produire des batteries sans entretien destinées au marché de la première monte, et nous porterons ainsi notre production à un million de batteries /an. Ce projet sera basé à l’Ouest, une localisation qui est importante, afin de répondre aux besoins de cette industrie automobile, qui se met en place doucement, mais de notre côté aussi. La procédure est certes un peu lente, compte tenu de la mise en place, non seulement du procédé de fabrication, qui nécessite la mise en place de nouvelles lignes de production, mais aussi du processus d’homologation, mais c’est en bonne voie.

Alors l’exportation est aussi en bonne voie ?

L’exportation n’est pas un fait nouveau pour l’Enpec, nous avons effectué plusieurs opérations d’exportation il n’y a pas si longtemps. Ce n’est pas pour tout de suite, mais cela viendra, dès lors que nous aurons l’homologation des produits par les constructeurs, qui exigent au minimum deux ans d’essai, avant de se faire livrer le quitus, afin de fournir la première monte. Ensuite l’exportation suivra de fait.

  Propos recueillis par Karima Alilatene

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.algerie-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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