UTA Équipements se renouvelle à tous les niveaux

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Née d’un rachat, en 2011, par Amir-Aissa Badaoui, son directeur général et propriétaire, la société UTA Equipements a su s’imposer sur le marché du contrôle technique et de la distribution des équipements de garages. Pour en savoir plus sur la croissance notable enregistrée annuellement, comprise entre 10 et 15 %, Algérie Rechange est allé à la rencontre de son manager pour vous livrer la success story d’un leader, qui a réussi à talonner les grands noms du marché de l’outillage, en Algérie, comme Facom, Beta ou TEG. Du haut de ses 30 ans, Amir-Aissa Badaoui nous a modestement annoncé d’emblée, qu’il a fait renaître de ses cendres, Universal Test Automobile, en très mauvaise posture et qui a connu plusieurs propriétaires et actionnaires, avant de devenir sienne à 100 %. Depuis 2013, l’entreprise a repris le chemin de croissance et s’arroge des taux de progression de + de 10 %. Récit.

ALGÉRIE RECHANGE

Pouvez-vous brièvement revenir sur l’historique d’UTA, avant la reprise et après son rachat ?

UTA a été créée en 1997, alors connue sous Universal Test Automobile, une société que j’ai rachetée en 2011, et changée en UTA Equipements. Nous opérons sur plusieurs segments en amont du secteur automobile à savoir dans le contrôle technique, la maintenance automobile et les outillages. Nos deux domaines de maîtrise sont la maintenance automobile et le contrôle technique, pour lequel nous disposons de 90 agences sur le territoire national.

Qui sont vos partenaires pour chaque corps des métiers automobile ?

Nous avons plusieurs partenaires, en majorité européens. Nous sommes distributeurs et représentants de plusieurs marques et équipements pour le marché algérien. Pour le contrôle technique, nous avons comme partenaire le leader italien Vamag, avec qui nous avons créé une co-entreprise Vamag Algérie, qui s’occupe exclusivement de la partie vente de lignes de contrôle technique pour les véhicules légers ou lourds et leur maintenance.

A UTA Equipements, nous sommes fournisseurs au niveau national du leader français de l’outillage à mains, KS Tools.  Dans la gamme des liaisons au sol, les démonte-pneus, équilibreuses et le levage comme les ponts élévateurs, nous distribuons les produits de la marque du fournisseur italien Werther. Pour la partie diagnostic, en scanners, nous proposons Brain Bee, des stations mobiles de climatisation et la partie rénovation. VBSA est notre principal partenaire, pour la rénovation, la carrosserie et le pare-brise. UTA Équipements a fait le choix de s’associer à de grands labels de classe mondiale.

Justement en tant que distributeur de grands labels sur le marché, qu’en est –il de votre positionnement par rapport à la concurrence ?

Au regard du nombre de 90 agences équipées par nos lignes de contrôles techniques Vamag, des garages équipés et des nouvelles usines de montage automobile qu’on a fournies, comme Sovac (Volkswagen), Toyota, Renault, je pense que nous sommes très bien positionnés sur ce segment de marché.  Sans compter le nombre d’agences de contrôle technique que nous comptons installer entre fin d’année 2017 et début 2018.  Sur cette opération, nous avons été un peu pris de court par la dernière directive de la banque d’Algérie régissant le commerce extérieur où le montant des LC sont portées à 120 % du montant de la facture. Mais ce n’est qu’un report progressif, qui amènera le reste de nos réalisations au plus tard à fin février, voir mars 2018.

Concernant les équipements du b.a.-ba d’un garage en Algérie dont la réparation verticale, à savoir le remplacement des fosses par les ponts, est toute récente, quelle est votre position ?

Dans la réparation, le pont est un produit de nécessité pour un garagiste, sans levage, il est à 50 % en dessous de ses moyens. Sur le marché, c’est un produit d’appel ou, si vous voulez, très bataillé. Nous disposons d’une marque très fiable, 100 % italienne, avec un prix très compétitif par rapport à nos concurrents, nous sommes bien positionnés, mais nous ne sommes pas encore « leader » sur ce segment, parce que que le rachat d’UTA s’est fait en décembre 2011, au beau milieu de sa pire période de crise. Je suis parti de zéro et au bénéfice juste des locaux stratégiques qui se situent au niveau de la Safex. Nous avons fait un bon parcours depuis ! Sur l’outillage, nous avons reboosté la marque KS Tools sur le marché algérien, depuis que nous avons repris la carte en 2014. Son représentant d’alors ne faisant pas du tout de chiffre d’affaires, en Algérie. En trois ans, nous avons fait de KS Tools, une marque leader sur le marché algérien.

Vous avez repositionné KS Tools dans le top, sur un marché acquis par des ténors comme SAM, BETA, ou Facom, qu’en est –il de ce succès ?

Ce n’est toujours pas facile d’affronter une concurrence bien établie avant vous, mais il nous a fallu quand même trois années pour la repositionner sur le marché. Les débuts étaient plutôt calmes, mais je me suis investi à fond et le résultat s’est fait ressentir à partir de 2015, année, où on avait droit de cité sur le marché. Notre sérieux adossé à la maintenance, à la disponibilité du SAV, à la qualité des produits et à des prix qui collent à ceux du marché a permis à UTA Equipements de prendre une place importante sur le marché. Nous avons essayé de répondre au mieux à la demande du marché à temps et sommes en train d’avancer.

Comment envisagez-vous l’avenir de votre secteur, compte tenu des nouvelles instructions visant à réduire les importations ?

Le problème n’est pas propre au secteur automobile mais ce qui nous pénalise le plus réside dans le fait que nous n’avons pas, à notre niveau, suffisamment de visibilité. Nous essayons d’avancer et de faire avancer des métiers liés à la réparation automobile, en contribuant à la création des emplois indirectement et au développement des business de la réparation en proposant des solutions nouvelles aux garagistes. Simplement, nous contribuons, autrement, à l’économie, même si nous ne sommes pas, pour l‘instant, des fabricants. D’ailleurs, nous n’écartons pas l’idée de le devenir dans l’avenir. Pour l’instant, nous essayons de maîtriser toute la chaîne de distribution. Dans les conditions de crise en Algérie, en particulier, ou dans le monde, en général, il y a deux choses qui peuvent se produire, à savoir, des sociétés qui disparaissent et d’autres qui « explosent » …

Comment vous situez-vous, bien que nous ayons déjà la réponse à la question ? 

J’espère que nous serons parmi les sociétés qui vont prospérer, nous essayons d’être le plus prévoyants possible dans un marché imprévisible.  Dans des conditions de crise, Il n’y a pas mille chemins à prendre, ou vos sociétés prospèrent, ou vous mettez la clé sous le paillasson. Pour UTA Equipements, nous travaillons déjà sur nos prochains développements. Nous sommes en train de mettre tous les moyens nécessaires pour nous rendre davantage visibles. En 2018, nous procéderons à l’ouverture d’une nouvelle succursale d’une superficie de plus de 240 m² sur l’axe stratégique Ouest à Alger (Du Côté de Birkhadem) où sont situés la plupart des distributeurs et réparateurs. Nous n’adoptons pas la position de repli, mais nous entrons, au contraire, dans une phase d’attaquant.  Avec 250 m² de showroom à l’Ouest, nous compléterons notre couverture du centre à Sidi Yahia, et celle à l’Est, notamment à la SAFEX.

Justement qu’en est -il de votre clientèle de l’arrière-pays ?

Il est vrai qu’en termes de succursales, nous sommes bien implantés dans le grand Alger, mais nous sommes aussi présents par des distributeurs au niveau national. Il y a seulement 20 % de nos clients qui sont du centre, le reste, à savoir, les 80 % sont de l’intérieur du pays. Mais au regard des dernières évolutions du marché, nous essayons de renforcer notre position sur le centre. Car la culture du client algérien fait qu’il préfère s’alimenter souvent au centre du pays, même s’il dispose d’un agent en local.

Qu’en est -il du taux de professionnalisation des réparateurs, leur mécanisation ?

Le marché a considérablement évolué, nous sommes passés du garagiste de quartier aux sociétés de maintenance et aux enseignes internationales présentes en Algérie. Avec l’arrivée de Midas, Speedy, Motrio, celles-ci ont tiré le marché vers le haut en termes de visibilité. Cela a fait évoluer la mentalité du garagiste du coin, qui ne demande, lui aussi, qu’à se professionnaliser. D’une certaine manière, il y a eu une évolution notable chez ces acteurs-là, qui se sont équipés, et sont passés du statut d’auto emploi à des sociétés « employeurs ».

Comment s’opère, aujourd’hui, la professionnalisation du secteur de la réparation et de la maintenance ?

Aujourd’hui on peut dire que le créneau est investi et il reste beaucoup à faire.  Le marché est en constante évolution avec les technologies des véhicules, les services après-vente des concessionnaires, des acteurs du poids lourds, qui ont manifestement ouvert des centres de maintenance, en Algérie. Nous-mêmes, nous comptons bien développer à côté de nos centres de contrôle technique de Sidi Yahia, un centre de maintenance pour réparation VP et VUL de 400 m², une filiale UTA vient d’être créée pour des réparations aux normes. Nous sommes en phase d’investissement, et prochainement, nous passerons à l’aménagement des lieux, et nous prévoyons l’ouverture en février 2018. Dans le Centre, sont prévues plusieurs activités de réparation, à la fois, avec huit postes de travail. Les interventions s’effectueront sur la suspension, le pneumatique, le freinage, la climatisation, la réparation de pare-brise, la rénovation des optiques.  Nous mettrons en place, également, l’appareillage de test de CO² pour les véhicules essences et ceux de mesure d’opacité pour les véhicules diesel.

Qu’en est-il du secteur de l’environnement, avez-vous des solutions clés en main ?

Nous avons accompagné notre ami Rafik Bouhllal, patron de la société Carbon Green, qui a créé un concept de garage vert, à savoir une activité de décalaminage moteur. Quand il nous a soumis son projet de concept garage, nous avons été tout de suite emballés, car, à la base, l’offre est clairement dessinée pour le client, qui veut investir dans le décalaminage. Comme UTA Equipements dispose des certificats et autorisations pour commercialiser les analyseurs de gaz, les opacimètres de gaz, les extracteurs de fumée et scanners, nous avons fourni nos solutions en complément des siennes, à Carbon Green, qui, elle, a à charge le décalaminage moteur.

Nous avons fourni des solutions complètes et partielles dans des projets de garages spécialisés. Nous avons équipé trois stations dans le domaine, notamment à Alger, pour le compte de Carbon, Green, une autre à Khenchela et, cette semaine, une autre à TIZI.

Nous arrivons au terme de cet entretien et, également, de l’année 2017, comment allez-vous clôturer ?

Nous sommes dans une courbe ascendante, chaque année, nous progressons de 10 et voire 15 %. Pour 2017, je crois que je ne suis pas loin de l’objectif fixé. Il nous reste tout de même un mois d’exercice. Je reste optimiste !

  Propos recueillis par Karima Alilatene

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Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.algerie-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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