Directeur général de SFB (Sarl Frères Bareche), Riadh Bareche ne cesse d’innover et d’ouvrir de nouvelles perspectives à la rechange en Algérie. Tour d’horizon.
Façade de verre, carreaux précieux, décoration ultra moderne et raffinée, (c’est le patron lui-même qui a choisi les matériaux), les Etablissements Bareche affirment leurs ambitions, sans ostentation et, aussi, sans ambiguïté, et c’est ce qui compte. Le jeune dirigeant n’entend pas subir le marché ou les mouvances internationales, il préfère les anticiper et, pour cela, n’hésite pas à s’équiper pour aborder les challenges d’aujourd’hui et de demain. Derrière la lumineuse façade de verre, il faut surtout voir les investissements dans la normalisation (via ISO 9001) ou dans le système SAP, « une démarche qui doit nous faire progresser par la rationalisation des activités, par une meilleure organisation, par la mise en application de process, » confie Riadh Bareche avant de pousser plus loin la réflexion : « nous ne le faisons pas pour « avoir l’air » mais pour que cela soit utile pour l’entreprise et facilite les échanges avec les groupes internationaux avec lesquels nous travaillons. Nous n’achetons pas une image ! ».
Les 4 as
Professionnaliser, rganiser, normaliser, constituent une base fondamentale sur laquelle Riadh Bareche construit d’autres piliers, comme celui de la diversification. Aujourd’hui, pour la seule partie automobile, la société comprend quatre familles de produits, soit une de plus que l’an passé, les pièces détachées, la batterie, le pneumatique et … les lubrifiants, la petite dernière promise à un grand avenir. Pour revenir sur les pneumatiques récemment arrivés dans le catalogue maison, l’année 2015 s’est plutôt révélée comme un bon crû « malgré un marché mondial agité » et ce dans toutes les catégories, VL, PL, et tracteurs (…).
Avec 100 000 pneus VL commercialisés en 2015, le résultat s’avère plutôt bon, et sans doute allié à une stratégie qui s’appuie sur une double offre, les pneumatiques Kumho et Advance Tyres (marque chinoise très implantée en Amérique du nord) répondant à cette quadrature du cercle, à savoir la meilleure combinaison entre le prix et la qualité. Mais la véritable source de contentement de Riadh Bareche se situe aujourd’hui dans l’agrément que l’entreprise vient d’obtenir dans le domaine des lubrifiants. « Nous sommes bien implantés dans la pièce détachée, les pneumatiques sont désormais lancés, mais il nous fallait ce complément indispensable— que sont les lubrifiants. Nous les avons désormais et commercialisons la marque Areca (nous travaillons pour ce faire avec le groupe Durand en France) et même si Total s’octroie 80 % du marché algérien, il nous reste du potentiel ! »
Et quelques autres idées…
De l’importation à la fabrication
« Nous ne resterons pas toujours des importateurs », annonce Riadh Bareche, « nous souhaitons produire, ici, en Algérie, en commençant par l’implantation d’usines de pneumatiques et de batteries ». De beaux projets qui appellent des co-entreprises, et des candidats au partenariat, il s’en trouve … en Chine. « Nous recherchons des partenaires et du savoir-faire de qualité pour implanter des industries en Algérie, et des industriels chinois reconnus sont prêts à jouer le jeu ». Il faut préciser que les frères Bareche disposent d’un atout majeur, la maîtrise de l’outil industriel, que leur procure l’expérience dans l’industrialisation de l’huile (alimentaire), du savon, de la margarine (à Aïn M’Lila) et du sucre (à Guelma). Le process ne constituant donc pas un obstacle, il reste à sélectionner le bon partenaire et aller dans le sens des investissements souhaités par l’Etat : « Jusqu’à maintenant, nous ne sentions pas de volonté manifeste des constructeurs automobiles de s’implanter en Algérie. Depuis quelque temps avec Renault et bientôt PSA et Volkswagen, pour les seuls VP, l’attractivité du pays pour les constructeurs est avérée. Que le gouvernement pousse les acteurs de la filière à construire des sites industriels pour accompagner le développement de la construction automobile mais aussi de la rechange est logique », commente Riadh Bareche avant de regretter que le foncier ne suive pas. En effet, et c’est le talon d’Achille national, le foncier disponible est réduit à peau de chagrin ou alors les prix sont dissuasifs. Inutile de penser à installer un centre auto de réparation rapide dans une grande ville, la rentabilité ne sera pas au rendez-vous, alors pour un site industriel la question se pose de manière encore plus cruciale. Un coup de pouce du destin serait bienvenu car pour aborder les constructeurs, Riadh Bareche n’a pas de soucis, il livre déjà ATC-Massey Ferguson et Etrag en pneumatiques. La voie est ouverte !
Hervé Daigueperce