Interview de Abdeilah Stati, Responsable Commercial Régional au sein de Bosch

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Avec près de 60 ateliers Bosch Car Service répartis sur les territoires algérien et marocain, et 100 BCS prévus d’ici 2020, l’équipementier allemand s’emploie chaque jour à professionnaliser encore et encore, la réparation indépendante. Et la complexité sans cesse renouvelée des moteurs de VL lui donne raison. Même si le constat est rude, il est cependant sans appel : un réparateur indépendant ne part pas avec les mêmes armes qu’un adhérent du réseau Bosch Car Service, tant en terme d’équipement que de savoir-faire.

A votre avis, de quelle manière les réparateurs vont-ils pouvoir intervenir sur les moteurs (mécanique lourde, électronique, etc.), lorsqu’ils ne font pas partie d’un réseau comme le vôtre ?

Le moteur est la pièce la plus complexe et cela nécessite un vrai savoir-faire. De fait, n’importe qui ne peut pas intervenir sur cette pièce sans un minimum d’équipement et de formation. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, un véhicule est composé à plus de 70 % d’électronique embarquée, et le moteur n’échappe pas à cette tendance. J’aurai donc tendance à dire que, sans appareil de diagnostic, de type KTS de Bosch, impossible d’intervenir sur un moteur.

D’autre part, certains ateliers disposent de ces appareils mais n’ont pas la formation et le support technique adéquats. L’avantage d’appartenir à un réseau comme le nôtre, c’est d’avoir accès à ces formations et à ces supports techniques. Le réseau Bosch Car Service dispose par exemple de trois types de supports techniques : un support local via nos distributeurs qui interviennent auprès du réseau, une hotline technique à Casablanca, et enfin le support technique de Bosch en Allemagne, pour les cas extrêmes et très compliqués. Enfin, le réseau fourni de la pièce d’origine, ce qui est un avantage majeur dans un marché inondé par les pièces de contrefaçon.

Quel est, de fait, l’équipement minium pour bien intervenir sur un moteur ?

Le minimum c’est l’appareil de diagnostic. Ensuite il y a le FSA, chez Bosch, qui est complémentaire au KTS. Pour Bosch Car service, il y a des équipements obligatoires de toute façon et pas que pour le moteur mais aussi pour la recharge de climatisation, le pneumatique, des ponts élévateurs… L’investissement en équipement d’atelier est de l’ordre de 15 000 euros, c’est une somme, mais pas si lourde car nous évaluons un retour sur investissement de 75 jours à raison de 5 entrées par jours.

Que proposez-vous à votre réseau pour intervenir sur des pièces techniques comme l’embrayage, le volant moteur ou encore la vanne EGR et l’injection ?

Pour la partie électronique, le principal pour identifier la panne, une fois encore, c’est le KTS. Une fois la panne identifiée, et s’il s’agit d’un problème d’injection, nous orientons nos clients vers les Bosch Diesel Center qui sont spécialisés sur ces réparations très particulières. Pour un remplacement simple sur une vanne EGR par exemple, en revanche, le mécanicien de Bosch Car Service dispose des formations et des supports techniques lui permettant de réaliser lui-même, et sans difficulté particulière, l’opération.

Quelles méthodes de formation utilisez-vous ?

Nous disposons d’un programme de formations annuelles mais nous pouvons également mettre au point un plan de formation personnalisé en fonction de chaque Bosch Car Service. Nous avons aussi des formations pratiques très personnalisées et enfin, nous avons des formations en ligne. Sur le sujet spécifique au moteur, nous pouvons faire des sessions en ligne sur les composants électroniques mais sur l’injection en revanche, nous ne réalisons que des formations pratiques. Lors de notre dernier Diesel Day par exemple, nous avons fait une formation théorique avec des chefs de produit, un formateur spécialisé dans le diesel et une démonstration sur un véhicule. Ce genre d’événement nous permet d’aborder à la fois une question de formation précise et d’informer nos partenaires. Ces derniers sont d’ailleurs très friands de ces événements.

Sur quels sujets spécifiquement liés au moteur ?

En général, les formations qui nous sont le plus souvent demandées pour la partie moteur et sous ensemble concernent la vanne EGR, les symptômes, quels outils utiliser, comment bien changer tel élément ou tel autre… La hotline quant à elle est très pratique car l’expert Bosch Car Service n’est pas seul dans sa réparation. Nous disposons également de la plateforme ESI[tronic], qui permet aux utilisateurs de procéder à un diagnostic et d’accéder au catalogue d’identification des pièces. Enfin nos distributeurs Bosch disposent de la plateforme digitale Tecc Web qui lui permet de consulter le prix des pièces et de passer la commande n’importe où, même sur un Smartphone et pas forcément sur un PC fixe.

Avez-vous également des accords avec des écoles de formation professionnelle par exemple ?

Le groupe Bosch globalement accorde une importance toute particulière à la formation et par ce fait, aux écoles de formations aux métiers de l’automobile en Afrique. Dernier exemple en date, la signature d’un partenariat avec l’Office de Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail au Maroc (OFPPT). Ce partenariat a pour objectifs premiers de mettre à jour les connaissances de l’école de formation quant aux nouvelles technologies automobiles, la mise en place conjointe et l’adaptation des programmes de formation ainsi que la contribution à l’insertion des lauréats de l’OFPPT dans le marché de l’emploi, notamment à travers notre réseau mondial d’ateliers Bosch.

Pour l’Algérie, un projet similaire est en cours de discussion avec le ministère de la formation. Nous espérons ainsi qu’un accord puisse voir le jour durant le premier trimestre 2018. Bosch, en sa qualité de fournisseur de solutions et pilote de technologies, s’associe aux écoles professionnelles développeurs de compétences afin d’accéder à la clé du succès : Une force de travail compétente et qualifiée.

Quelle place le digital prend-il aujourd’hui dans les interventions très techniques du type de celles que l’on peut trouver sur le moteur ?

Le digital représente l’avenir et le secteur automobile n’y échappe pas. Que cela soit au niveau de l’architecture des systèmes embarqués dans le véhicule ou au niveau de la réparation et maintenance, le digital s’impose petit à petit.

De plus en plus de constructeurs utilisent une nouvelle architecture réseau, tout particulièrement pour les systèmes d’aide à la conduite (en anglais Advanced driver-assistance systems ou ADAS). Ce protocole est beaucoup plus rapide et dans un futur proche, Ethernet, également appelée DoIP (Diagnostics over Internet Protocol), sera le protocole principal pour le diagnostic véhicule. Les nouveaux outils de diagnostic KTS de Bosch prennent en charge ces nouveaux protocoles Ethernet (DoIP), ainsi que les interfaces de véhicules classiques. Nous préparons ainsi nos clients dès aujourd’hui pour les technologies de demain.

Concernant la maintenance automobile, une notion fait parler d’elle de plus en plus, celle de l’atelier connecté. Le concept Bosch « Connected Repair », consiste à proposer aux ateliers, un ensemble d’outils et d’équipements interconnectés. Outils de Diagnostic, Climatisation, appareils de géométrie, appareil de mesure d’usure des pneus…, tous les postes de travail dans un atelier peuvent ainsi partager les informations d’intervention sur un même véhicule, consolidées dans une base de données complète et centralisée.

Grâce au « Connected Repair », L’atelier simplifie ses opérations et constate un gain de temps et donc d’argent également considérable.

Bosch propose déjà à ses clients une panoplie d’outils complète dédiée à l’atelier connecté, l’atelier du futur et le concept « Connected Repair » sera présenté lors du Salon Equip Auto Alger à partir du 26 février 2018.

Quels avantages un réseau tel que Bosch Car Service offre t-il à ses réparateurs pour mieux intervenir sur le moteur ?

En entrant dans la famille Bosch, un garage Bosch Car Service bénéficie de nombreux avantages qui lui sont propres :

– Un programme de formation dédié uniquement aux Bosch Car service qui lui permet de renforcer ses compétences et de bénéficier de l’expertise du premier équipementier automobile

– Un accompagnement technique et administratif personnalisé qui permet au BCS de piloter son entreprise en toute indépendance tout en s’appuyant sur l’expertise technique et technologique de Bosch pour l’entretien et la réparation des véhicules.

– Le développement du chiffre d’affaires en devenant expert multimarque et en s’appuyant sur une gamme exhaustive de services

– L’appartenance à un réseau de renommée internationale (15 000 ateliers implantés dans 150 pays) qui permet de bénéficier de la notoriété d’une marque mondiale premium et d’outils de communication et d’animation ciblés. 

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.algerie-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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