Equip Auto Alger a, une nouvelle fois, réussi son rendez-vous annuel malgré les vents contraires liées au COVID-19. Au moment de la fermeture des portes derrière les derniers visiteurs, Nabil Bey Boumezrag s’est exclamé, épuisé : « On l’a fait ! ».
Quatre jours intenses de rencontres et d’échanges ont bien eu lieu du 2 au 5 mars au Parc de la Safex d’Alger à l’invitation de l’organisation d’Equip Auto Alger. Une édition qui a été fortement malmenée par l’annonce de la progression du COVID-19, laquelle a contraint Nabil Bey Boumezrag à reconduire la venue des exposants et des visiteurs chinois et coréens pour l’année prochaine, une décision qui a permis aux professionnels de l’après-vente automobile d’Algérie et d’ailleurs de se rendre au salon. L’organisateur a réussi la prouesse de changer en totalité la configuration de la manifestation, modifiant les emplacements, agrandissant les allées, créant de nouveaux espaces de manière à ce que l’absence des nombreux chinois ne crée pas de sensation de vide. Et la magie a opéré, ouvrant la voie à un salon réussi comme beaucoup d’exposants l’ont reconnu, se félicitant d’échanges plus profonds, plus constructifs. D’aucuns ont, malgré tout, regretté qu’il y ait moins de monde dans les allées, mais c’était à la marge. Il faut également noter que malgré l’interdiction des grands groupes internationaux de voyager, on comptait dans les allées, nombre de représentants des équipementiers et des groupements internationaux, comme Bosch, Delphi, Dolz, Mahle, Mann, BGA, Bilstein Group, Brand Engineering, Schaeffler, Serenco, Sogefi, KYB, Amerigo, Nexus International, Nissens, Groupauto International, sans compter les exposants comme Yacco, Mecafilter, TMD, Sia’am, Prinz, Getco, et tant d’autres.
Entre fabricants et réseaux de garages
Lors de la conférence de presse inaugurale, Nabil Bey Boumezrag a remercié tous les exposants qui accompagnent le salon tous les ans continuent d’investir dans cet événement, devenu un « incontournable » de la filière de la pièce de rechange, de l’équipement et de l’après-vente. Le directeur du salon a salué les récentes décisions gouvernementales en faveur de l’investissement étranger et de la fabrication par l’abandon du 51/49 (majorité obligatoire pour toute entreprise à un actionnaire national), réouverture de l’importation des véhicules (conditions à l’étude), mesures en faveur de la fabrication… Une opportunité, a-t-il vivement suggéré, pour investir dans l’après-vente automobile, un maillon exceptionnel de la filière automobile. Et d’annoncer une conférence sur les deux grandes thématiques du secteur, la fabrication et les réseaux de garage animée par Mohamed Yaddadene et Hervé Daigueperce. La conférence a permis à de nombreux intervenants de prendre la parole, comme Said Mansour, directeur général d’EMSG, et président du Club économique algérien, Mohamed Ait Tahar, vice-président du C.E.A, Mohammed Siad, président directeur général des Etablissements Siad, Sami Larbes, gérant de Nexus Algeria, Hichem Bouzidi, directeur général de Tecauto et président de Groupauto Maghreb, Chahinez Sidhoum, directrice déléguée de Mosuco International et membre associé de Groupauto Maghreb, et bien d’autres. Il en est ressorti l’affirmation de la nécessité de la formation professionnelle à tous les niveaux – avec l’aide de l’Etat, ainsi que l’encadrement des garages via notamment les réseaux et le soutien des équipementiers. La valeur associative a été mise en avant par les intervenants, avec pour objectif, la construction d’une filière et la constitution de représentants de la filière auprès des institutions. Said Mansour a milité pour le développement d’une commission dédiée à l’après-vente automobile au sein du Club économique algérien, tandis que Hichem Bouzidi ouvrait volontiers les portes de l’Association des Opérateurs Economiques à l’ensemble des wilayas du pays. Une large part de la conférence a porté sur le renouveau de la fabrication de pièces détachées automobiles en Algérie, dédiée à l’après-vente automobile, à l’export et aussi à la fourniture des usines première monte. L’assistance, très impliquée, s’est exprimée sur un double souhait, réinvestir sur la production de pièces et tourner la page des scandales du montage automobile.
Hervé Daigueperce