Face à l’effondrement du marché pendant quelques mois, la division automotive du Groupe Bareche a tiré son épingle du jeu, grâce à l’étendue de ses stocks et à la profondeur de ses gammes.
Lorsque tout se grippe, mieux vaut avoir des réserves, c’est un peu le message qui transpire des propos de Mohamed Lahmer, directeur commercial du groupe SFB, un Mohamed Lahmer combatif et confiant dans l’avenir. Parce que confiant dans la structure de l’entreprise, dont il est l’un des fers de lance. « Notre point fort, ce sont nos stocks » rappelle-t-il avant de commenter la situation : « Nous n’avons pas arrêté de travailler alors que d’autres ont dû fermer pendant plusieurs mois. Nous avons, bien sûr, baissé les rythmes, pris toutes les précautions nécessaires qui ont été autant de contraintes, mais nous avons réussi à livrer nos clients. A la marge, nous avons eu quelques soucis d’approvisionnement, mais rien de vraiment important, nous n’avons pas eu de problèmes critiques, parce que la politique maison consiste à s’appuyer sur des stocks vraiment solides » commente Mohamed Lahmer. Et quand on lui demande si des familles de produits fonctionnent mieux que d’autres, il rappelle la répartition du chiffre d’affaires, soit 60 % en pneumatiques, 35 % en pièces de rechange et 5 % à 10 % en lubrifiants, et donne, in fine, la priorité aux pneumatiques.
Diversité, profondeur, disponibilité
Dans la maison Bareche, tout est soigneusement étudié, d’un nouveau projet à sa conception et à sa mise en œuvre, une mise en œuvre qui s’accompagne des moyens nécessaires et indispensables : si Bareche se lance dans quelque chose, il le fait avec beaucoup de rigueur et avec une construction minutieusement étudiée. Son activité pneumatiques en est un exemple éloquent, comme le suggère Mohamed Lahmer en ces termes : « Il y a deux ans, nous avons diversifié notre offre en pneumatiques en distribuant la marque Premium Firestone (groupe Bridgestone), qui vient épauler notre seconde gamme Kumho, désormais bien connue. Mais nous ne négligeons pas les demandes de prix attractifs, en proposant des pneumatiques chinois d’entrée de gamme. Trois offres de prix, trois niveaux de qualité, et surtout un catalogue produits complet, puisque nous distribuons aussi bien un pneu pour bicyclette que pour les engins de génie civil, en passant, bien sûr par l’automobile, le poids lourd, etc. Nous disposons de toutes les catégories de pneumatiques, et c’est ce qui fait notre force sur le marché. Nous nous sommes rendu compte que cette stratégie était la bonne pendant cette période de crise, où nos parts de marché se sont accrues. Quand on a les produits, on peut vendre ! Ce qui nous a pénalisés, ce sont, d’une part, les conditions de transport, notamment le manque de gros camions pour les pneus grande taille et, d’autre part, le fait que 80 % des pneumatiques proviennent d’Asie et donc subissent les aléas des transports pendant une crise de cette ampleur. Comme beaucoup d’entreprises d’ici, nous avons, aussi, dû essuyer les fluctuations des coûts de transport. Mais nous avons assuré. » D’ailleurs, le mois d’août s’est soldé par de très bons résultats, attestant d’une reprise du marché. Il faut préciser que Bareche a été plus sollicité par les grands comptes, les grandes entreprises étatiques comme Sonatrach – du fait des stocks et des services (garantie, suivi, etc.) – notamment pour les pneus PL et engins de génie civil.
De nouvelles marques de pièces de rechange en portefeuille
Ce n’est pas parce que le secteur du pneu représente 60 % du chiffre d’affaires que la pièce de rechange ou les lubrifiants ne mobilisent pas toutes les attentions de la maison Bareche. Loin de là ! D’ailleurs, pour étoffer sa proposition globale, le groupe a sélectionné de nouveaux fournisseurs comme NGK, pour les bougies, Energizer (JCI) pour les batteries, ou encore ZF pour les marques Sachs et Lemförder, principalement. « 35 % du CA, c’est très important, et nous continuons à développer le secteur de la pièce de rechange avec beaucoup d’entrain. Nous nous appuyons sur un réseau très fidèle de clients (que des grossistes), ce qui ne nous empêche pas d’être ouvert à d’autres, si l’opportunité se présente. On peut toujours faire mieux ! » Parallèlement, interrogé par Algérie Rechange sur l’éventualité de l’implantation d’un site industriel, de fabrication de pièces, Mohamed Lahmer reconnaît qu’il y a eu plusieurs projets de création d’usines de fabrication de radiateurs, d’amortisseurs ou encore de plaquettes de frein, des projets qui n’ont pas été retenus par l’analyse : « Nous avons renoncé parce que nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas le moment de créer des unités de fabrication. Il faut savoir que dans le groupe, de nombreux projets sont à l’étude et pas seulement dans l’automobile et, aujourd’hui, ce qui est porteur, c’est le secteur pharmaceutique sur lequel SFB est bien implanté, et pour lequel des projets devraient voir le jour bientôt. Ce qui ne veut pas dire que l’automobile ne bénéficiera pas d’autres investissements, dans le domaine de la fabrication, mais ce n’est pas dans l’actualité immédiate » commente Mohamed Lahmer qui ajoute : « d’ailleurs, le groupe poursuit ses investissements dans l’auto, comme en témoignent les développements autour du SAP ou de l’organisation logistique, etc. Nous n’avons pas peur du futur, nous anticipons, et le groupe investit fortement dans les développements pour rester leader sur ses marchés du pneumatique et de la pièce de rechange. On sait, par exemple, qu’on peut être plus fort sur les gammes allemandes et asiatiques, et nous faisons en sorte que notre offre soit plus complète. Nous nous développons vraiment sur tous les niveaux. »
Hervé Daigueperce
