Amortisseurs : le bon geste !

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Soumis au phénomène de casse ou de bricoleurs, voire de limites de changement qui vont bien au-delà des préconisations des constructeurs, l’amortisseur souffre encore au Maghreb d’un manque d’attention flagrant. Pourtant il en faut finalement assez peu pour savoir dépister l’usure et veiller à son bon remplacement. Suivez le guide !

Dépistage : bonnes pratiques et équipements

Si, pour Stéphane Ducreau, directeur France de Koni : « Les professionnels de la réparation interviennent de plus en plus, sur les amortisseurs, dans les règles de l’art, le taux de remplacement reste globalement plus espacé qu’en Europe, c’est vrai. Or, pour dépister l’usure de ces pièces, il suffit parfois de peu de choses. Il n’y a pas besoin de se doter d’un équipement exceptionnel, le bon sens suffit. Mais le problème, c’est que les mécaniciens ont généralement tendance à oublier l’amortisseur. Du coup la tendance c’est plutôt d’attendre qu’il y ait une casse pour effectuer un remplacement ! ». Pourtant, détecter les premiers symptômes d’usure des amortisseurs, avant la casse fatidique, peut s’effectuer en seulement quelques étapes, qui ne sont ni chronophages, ni onéreuses. Premier réflexe, lorsque le véhicule arrive en atelier : le test routier. Trois à 5 kilomètres suffisent – soit à peine quelques minutes – pour savoir si les amortisseurs présentent des signes de faiblesse. L’idée : effectuer des tests en conditions réelles. Si le véhicule a tendance à se cabrer, à présenter du roulis ou des vibrations au volant, pas de doute, c’est que les amortisseurs sont usés.

Lorsque le véhicule entre dans l’atelier, s’il y a bien un indice qui ne trompe pas, c’est son compteur kilométrique. Concrètement donc, un véhicule qui affiche plus de 80 000 kilomètres est potentiellement un véhicule dont les amortisseurs sont usés. Mieux : pour Farid Sihocine, Area Sales Manager pour Kyb : « Si le véhicule a plus de 80 000 km, il est essentiel de demander au client si le remplacement des amortisseurs a déjà été effectué. On cherchera ensuite les traces d’usures dans l’environnement immédiat de l’amortisseur ». Que chercher ? Une éventuelle oxydation des métaux et fêlures dans les caoutchoucs du kit de tasseau ; une casse sur le kit de protection ; une oxydation ou une casse sur le ressort ; un impact, une écorchure ou une oxydation sur la tige ; une fuite d’huile au niveau des joints d’étanchéité ; une déformation du tube extérieur ; des cassures sur les silent bloc, et enfin, une usure irrégulière et anormale de la bande de roulement des pneumatiques… Si ces contrôles visuels permettent, à coup sûr, de détecter une dissymétrie des amortisseurs, ils ne suffisent pas, en revanche, à en certifier l’usure.

Et c’est justement dans ce but que le recours à un banc test d’amortisseur prend tout son sens, puisqu’il permet d’isoler et de qualifier l’usure d’un amortisseur. « Simple d’utilisation, le banc effectue le contrôle complet des amortisseurs du véhicule en trois minutes et apporte un vrai plus technologique en analysant la réponse de l’amortisseur à une simulation d’utilisation dans des conditions réelles. Le résultat obtenu est totalement indépendant de la pression des pneumatiques et de la charge du véhicule », précise Farid Sihocine.

Remplacement : Et si on commençait par les bons outils ?

Une fois l’automobiliste convaincu qu’il est temps de changer ses amortisseurs, place à la dépose et au remplacement. Là encore, les équipementiers ont considérablement simplifié l’opération en apposant, sur chacune de leurs boîtes, quelques consignes essentielles et en y glissant des manuels de montage qu’il convient de suivre à la lettre. Parmi elles, l’utilisation d’outils adéquats afin d’éviter d’endommager l’amortisseur et de causer des fuites d’huile. Sont donc proscrites les clés à percussions, les pinces et les tenailles. Les compresseurs de ressorts pneumatiques ou encore douilles pour jambes type MacPherson sont, en revanche, les bienvenus. « Il faut également, précise Stéphane Ducreau, respecter les consignes de serrage des écrous et toujours serrer les amortisseurs les roues au sol et pas les roues pendantes car cela peut créer une détérioration prématurée ».

Et pour être encore plus explicites, tous les équipementiers disposent d’outils marketing disponibles en plusieurs langues, sous forme de tutoriels vidéos, d’applications pour Smartphones ou encore de bulletins techniques, sans compter des formations technico-commerciales régulièrement mises à jour.

Avoir les bons gestes c’est aussi lutter contre la contrefaçon

Mais avoir les bons gestes, c’est aussi choisir le bon amortisseur. La tentation est grande d’opter pour un amortisseur meilleur marché pour convaincre l’automobiliste de réaliser cette intervention, souvent onéreuse. Mauvais calcul ! En effet : « Pour beaucoup (4 conducteurs sur 5) l’amortisseur est juste un élément de confort, alors que c’est un élément de sécurité essentiel qui garantit la stabilité du véhicule… Ils se rabattent alors sur des produits de bas de gamme et contrefaits en pensant que ce produit remplira son rôle comme un produit de qualité prémium…faux ! », insiste Farid Sihocine. En effet, un amortisseur de mauvaise qualité, voire, dans un cas extrême, contrefait, se comportera comme un amortisseur usé. Or, si l’automobiliste paiera moins cher ses amortisseurs, il augmentera proportionnellement les risques d’accidents routiers. Car un amortisseur usé, c’est une augmentation dangereuse des distances de freinage, des déports excessifs du véhicule, des vibrations de caisse inconfortables, voire fatigantes pour le conducteur, de gros risques d’aquaplanning… Bref l’économie réalisée devient tout à coup beaucoup moins alléchante. La parade des équipementiers : communiquer, communiquer et encore communiquer. En d’autres termes, sensibiliser les réparateurs et, par extension, les automobilistes aux méfaits des amortisseurs aux accents exotiques.

Des gammes XXL pour trouver chaussure à son pied

D’autant que l’amortisseur ne saurait être réduit qu’à son prix. En effet, la quasi totalité des équipementiers proposent, dans leurs catalogues, des gammes de produit allant du moins cher, capable de rivaliser avec les produits exotiques, la qualité Premium en plus, au plus cher, pour ceux qui ne mégotent pas sur la qualité. Il existe ainsi, chez KYB, en plus de gammes très spécifiques conçues et réservées exclusivement à des professionnels et pour des utilisations tout autant spécifiques, dont les sports mécaniques, 7 gammes d’amortisseurs. Dont la gamme KYB K’lassic, toute dernière née de la marque, qui a pour objectif de permettre un remplacement économique, mais fiable, aux clients désireux de rénover la suspension de véhicules déjà anciens, à faible coût. Elle concerne donc uniquement les véhicules de plus de 15 ans et constitue le remplacement le plus économique pour de la pièce d’origine. Une aubaine lorsque l’on sait que près de la moitié du parc roulant algérien a 20 ans et plus ! Idem chez Koni. Comme l’explique Stéphane Ducreau : « Nos gammes sont les mêmes au Maghreb que dans le reste du monde. Nous avons 4 gammes : l’entrée de gamme performance, une gamme 4×4, une gamme Sport et racing. Mais sur le Maghreb, ce sont plutôt les gammes 4×4 et entrée de gamme qui sont les plus demandées ».

  Ambre Delage

Hervé Daigueperce
Hervé Daiguepercehttps://www.algerie-rechange.com
Rédacteur en chef d'Algérie Rechange, de Rechange Maroc, de Tunisie Rechange et de Rechange Maghreb.

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