Même si nombre de spécialistes se plaisent à dire qu’au Maghreb, la révolution en termes d’énergie pour véhicules n’est pas à l’ordre du jour, on ne peut que s’inquiéter d’un marché voisin comme la France qui tourne casaque en quelques mois, et inverse le 70 / 30 en matière de carburant, passant du Dieu Diesel à la Déesse essence, sans état d’âme. L’avenir sera-t-il au véhicule électrique et dans quelles conditions ? Un expert suédois, Mats Alaküla, disait récemment que le développement de l’électrique devrait passer par les routes électrifiées – prenant l’hypothèse de la France - parce que la gestion des batteries serait trop lourde, tant en utilisation – charger un poids lourd de kilos de batteries n’est pas raisonnable, qu’en fin de vie – que faire de toutes ces matières mortes ? En clair, que le développement du véhicule électrique devrait passer par des partenariats public – privé, notamment avec les concessions d’autoroutes. Ce scénario, très intéressant, ramenait également le sujet du véhicule électrique, comme des routes électrifiées à la question de sa fourniture en énergie. Si l’on disait de passer au tout électrique, il faudrait choisir entre faire rouler sa voiture, alimenter son chauffage, ou allumer la lumière, tant la demande serait énorme et impossible à combler. Ce qui ressort des différentes conférences portant sur le futur de l’automobile, c’est qu’aucune piste n’est vraiment envisageable seule, comme en attestent les investissements colossaux que génèrent les recherches des équipementiers, afin de couvrir les différents besoins, pour l’hydrogène, le thermique nouveau, l’électrique, l’hybride et pourquoi pas l’eau. Les conséquences pour l’après-vente seront colossales, faisant perdre des marchés entiers à certains – la maintenance d’un véhicule électrique ne générera pas le même profit que le véhicule thermique, en pièces comme en main d’oeuvre – et en faisant gagner beaucoup à d’autres, fournisseur de batteries, centres de charges ou nouvelles pompes pour l’hydrogène ou … Pour les professionnels du terrain, le choix des équipements sera crucial, est crucial ! Sans outil de diagnostic, quelle que soit l’énergie du véhicule, le mécanicien ne peut plus « dialoguer » avec la voiture et encore moins s’en occuper. Sans relation de partenariat privilégié avec les équipementiers, fournisseurs de première catégorie, l’information vitale ne parviendra pas jusqu’à l’atelier. Et sans formation continue, le réparateur ne pourra plus suivre. Jusqu’à aujourd’hui, on a abusé du mot partenariat, de la relation client fournisseur, du win-win et autres CRM. Redonnons du sens au mot partenariat et forçons les grands groupes à se découvrir, pendant que les professionnels terrain s’engageront « pour de vrai » dans une relation à long terme. La survie est à ce prix… le vent se lève…
Bonne année à toutes et à tous»
Hervé Daigueperce