Autant, dans nombre d’entretiens que nous avons eus avec les importateurs de pièces de rechange, et même des fabricants, nous avons senti l’air frais de la résilience ou un autre, plus chaud, plus combattif encore contre le fléau, autant, dans d’autres échanges se sont dégagés comme des relents de reproches à peine déguisés. Oh, bien sûr, ils sont à la marge, - et il faut s’en féliciter, mais ils existent quand même… Aussi, puisqu’ils apparaissent dans des entretiens publiés dans ce numéro, évoquons-les sans acrimonie, mais en toute transparence. En effet, que ce soit dans le monde des équipementiers (pour pièces VL et PL) que dans celui des manufacturiers, il semble que la panique liée à la menace d’objectifs non atteints ait eu pour conséquence la désignation - un peu brutale - de nouveaux importateurs, sans que les partenaires historiques aient eu de franches explications. Lorsqu’il s’agit de nominations de vrais professionnels, la pilule est déjà difficile à avaler, mais quand il s’agit d’importateurs « auto-proclamés », eux aussi cédant à un mouvement de panique face à la crise et à l’effondrement des marchés, lorsqu’il s’agit, donc, de parfaits inconnus du métier et de la rechange, ça ne passe pas du tout du côté des importateurs traditionnels, qui redoutent de voir apparaître des fractures indélébiles dans un marché déjà trop souvent bouleversé. Des investisseurs qui « font des coups », le pays en voit passer souvent, et les acteurs de toujours redressent à chaque fois la barre, mais en période de crise à caractère multiple, comme celle que nous traversons, où chute des cours du pétrole, ralentissement de l’économie, et ballotements négatifs du dinar s’ajoutent à la crise sanitaire, le besoin de ne pas remplir une barque prête à chavirer devient d’une impérieuse nécessité. De la même façon, c’est dans ces moments d’extrêmes troubles qu’il s’avère précieux d’être solidaires, de s’inscrire dans une démarche collective de protection de la filière, de se souder les uns aux autres entre vrais professionnels. Dans ce numéro, vous lirez les appels au rassemblement, de Mohammed Siad et de Saïd Mansour, tous deux prônant l’union des professionnels autour de thèmes communs de la filière et d’un objectif commun : parler d’une seule voix auprès des pouvoirs publics, protéger la filière dans son ensemble et fixer des règles donnant un sens très clair à l’expression « développement durable ». C’est en ce sens que le vent mauvais qui s’est échappé à l’occasion de mouvements de panique s’évanouira comme il est venu. Les bonnes volontés sont nombreuses, nous pouvons être rassurés et confiants dans l’avenir !
Et comme Algérie Rechange en est conscient, il vous donne rendez-vous dans un numéro exceptionnel, fin février, pour célébrer son 5e anniversaire, un numéro qui rassemblera les plus grands noms de la distribution indépendante, et de l’équipement mais chut, on vous en dira plus très prochainement…
Bonnes fêtes de fin d’année.
Hervé Daigueperce