Oui, des gens de bonne famille qui respectent leurs aînés, souvent les fondateurs de l’entreprise familiale mais pas toujours, et qui espèrent, en bons pères de famille que les jeunes prendront la relève. C’est le message le plus fort qui ressort de cette photo qu’Algérie Rechange a prise de la profession, ce souhait doublé d’une conviction forte que l’avenir du marché de la pièce de rechange est toujours entre les mains des importateurs indépendants et pour un moment, d’où ce désir (secret ?) que les enfants reprennent l’activité. D’où également, cette envie d’investir, certes mâtinée de prudence extrême et exempte de précipitation, comme nous le rappelle l’adage « hâte-toi lentement ». Ces investissements portent actuellement sur l’optimisation des services, sur la formation et bien sûr sur la digitalisation et la présence sur Internet et sur les réseaux sociaux. Bien sûr, l’Algérie ne dispose pas encore de toutes les installations et des structures financières permettant de passer brutalement au e-commerce, et au tout numérique, mais de toutes les façons, personne ne veut brusquer les revendeurs, ces maillons essentiels du commerce de proximité qui fait la force des indépendants. Donner du temps au temps ! Il n’empêche, tous ces importateurs familiaux ont libéré des ressources financières ou humaines pour prendre à bras le corps le numérique, et n’hésitent pas à former les professionnels à ces nouvelles technologies de l’information et de commerce. Formations auxquelles ils ajoutent celles de l’acquisition des savoir-faire techniques pour aborder, en toute sérénité ces nouveaux systèmes, ces nouvelles énergies, ces nouvelles connectivités qui vont envahir les marchés. Certes, pas tout de suite, et pas en masse, mais chez les indépendants, connus pour leur réactivité, on ne se laisse pas prendre de vitesse et on anticipe. On y va, lentement, mais on sera prêt quand il le faudra. C’est la grande leçon que nous avons retenue au cours de la réalisation de ce numéro spécial : la profession éprouve peut-être encore quelques difficultés à se rassembler dans une structure commune, mais elle agit dans le même sens et dans le respect des valeurs fortes des métiers qu’elle représente. N’est-ce pas cela qui importe, finalement ? En attendant l’Association ou la Fédération…
Hervé Daigueperce